Coup de coeur. Un bijou de la littérature Marocaine et féministe qui m’a complètement plongée dans le Maroc des années 40. Fatema Mernissi raconte avec un réalisme impressionnant son enfance au harem familial qui se trouvait au coeur de la médina de Fès. Elle a parfaitement réussi à transmettre cette frustration et soif de liberté qui animaient le quotidien des femmes: que ce soit pour sa mère, ses cousines, ou elle-même, sa plume est porte-parole de toutes celles qui ont été restraintes par des remparts aussi bien physiques que culturels.⁣ ⁣
J’ai trouvé sa réflexion sur les connotations spatiales et intellectuelles du mot “hudud” (frontière) très pertinente et révélatrice d’une société qui a longtemps refusé toute remise en question. J’ai aussi adoré découvrir les activités et passe-temps de ces femmes qui se sont servies de leur imagination démesurée pour rêver d’un monde meilleur où émancipation n’est pas synonyme de perte de dignité. ⁣
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Le récit se distingue par le regard d’enfant de l’auteur, imprégnant l’histoire d’une curiosité innocente qui m’a fait sourire plus d’une fois. Le côté sociologue de Fatema Mernissi prend peut-être parfois un peu trop le dessus mais c’est aussi ce qui fait de son livre une véritable fresque sociale d’un Maroc entre tradition et modernité.⁣
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